LE REMAKE IRANIEN DES REVOLUTIONS ROSE ET ORANGE

Publié le par ELMIR

TROUBLES POST ÉLECTORAUX À TÉHÉRAN : LE REMAKE IRANIEN DES RÉVOLUTIONS ROSE ET ORANGE Si l’on essaie de comprendre la portée des troubles et des manifestations qui se déroulent actuellement à Téhéran après la réélection triomphale du président sortant Mahmoud Ahmadinejad, il n’y a pas l’ombre d’un doute sur leurs origines et leurs commanditaires qui sont les Etats-Unis et leurs satellites arabes et sionistes dans la région du Moyen Orient. Ce sont deux éléments qui nous font dire que les manifestations de masse contre la réélection du président sortant ne sont pas spontanées et n’ont aucun rapport avec les résultats de l’élection présidentielle iranienne mais qui sont orchestrées et télécommandées par des forces étrangères. D’abord, la furie des médias occidentaux sous influence du sionisme international contre la réélection du négationniste Ahmadinejad. Ensuite, la similitude des événements entre ce qui s’est passé en Iran après la proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle et les deux révolutions rose en Géorgie et orange en Ukraine. Le motif de la contestation qui est à l’origine des troubles et des manifestations est on ne peut plus ridicule pour qu’il soit crédible. Car, même s’il y a fraude électorale ou irrégularités dans les modalités de l’élection, et à coup sûr il y en a eu, l’écart des voix entre les deux candidats qui est tout de même de 12 millions de voix est tel qu’il ne changera rien aux résultats définitifs. Par ailleurs le candidat perdant de l’opposition Mir Hussein Moussaoui est incapable de produire ses preuves pour corroborer la thèse de la fraude électorale. Il y a en revanche une preuve indiscutable de la victoire du président sortant qui a obtenu 52% des voix à Téhéran contre 46% à son rival perdant Moussaoui. Ajoutons à cela, ce dernier a également échoué dans les autres villes et régions iraniennes. La fraude électorale n’est qu’un prétexte pour mise en œuvre d’un plan de déstabilisation du régime iranien à l’instar de ce qui s’est passé en Géorgie en 2003 et en Ukraine en 2004. Les troubles et les manifestations à Téhéran depuis samedi après la proclamation officielle de la élection du président sortant sont tout simplement un coup monté par des forces étrangères qui cherchent à faire monter la pression sur le régime iranien pour le faire plier l’Iran sur son programme nucléaire. Pour y parvenir, les Etats-Unis et leurs satellites en Europe et au Moyen Orient recourent aux mêmes techniques et procédés utilisés jadis en Serbie contre le régime de Milosevic, en Géorgie contre le régime de Chevardnadze et en Ukraine contre le candidat pro-russe. LES TECHNIQUES DES RÉVOLUTIONS ROSE ET ORANGE EN GÉORGIE ET EN UKRAINE APPLIQUÉES EN IRAN En suivant de plus près le déroulement des événements à Téhéran depuis samedi, il n’y a aucun mal à établir une comparaison avec les révolutions des couleurs en Géorgie en 2003 et en Ukraine en 2004. Cette technique d’action politique visant à déstabiliser les régimes hostiles aux intérêts de l’impérialisme américain a pour origine l’Albert Einstein Institut fondé par le philosophe américain Gene Sharp dans les années 1980 pour organiser et financer les mouvements et les forces de résistance contre le communisme. Gene Sharp a joué un rôle dans l’organisation de l’opposition en Irak, en Lituanie, au Venezuela et en ukraine. Sharp a élaboré une théorie fondée sur la non-violence et la désobéissance civile comme arme politique. En 1983, Sharp fonda à Boston l’Albert Einstein Institut et publia en 1985 un livre "Rendre l’Europe impossible à conquérir". En 1987, l’association reçut une subvention de l’US Institute for peace et organisa une série de séminaires pour former les futurs cadres et dirigeants des mouvements de la désobéissance civile face à l’ennemi communiste. Sharp prit part à la formation d’une opposition en Birmanie, au Tibet, et même il a créé un groupe de dissidents au sein de l’OLP pour renoncer à la lutte armée contre Israël. En 1990, l’Albert Einstein Institut participa à la formation de l’opposition dans les ex-républiques soviétiques dans le Caucase et dans les pays Baltes. D’autres institutions anti-communistes américaines et européennes se sont jointes à l’Albert Einstein Institut pour organiser et financer les mouvements d’opposition aux régimes hostiles aux intérêts de l’impérialisme américain. Parmi ces institutions influentes, on peut citer le National Democratic Institut, officiellement une ONG mais officieusement financée par le National Endowment for democracy, une fondation financée par le secrétariat d’État et la CIA. La technique de base mise au point par l’Albert Einstein Institut est la contestation systématique des résultats des élections du régime ennemi à déstabiliser. La contestation des résultats électoraux repose sur deux éléments : la composition des listes électorales et les sondages de sortie des urnes qui donneraient des résultats différents des chiffres officiels. Pour mener la contestation contre le régime ennemi à abattre, il faut faire appel à des pions généralement recrutés parmi la jeunesse, des jeunes de 15 à 17 ans et parmi les étudiants. Pour lutter contre le régime de Chevardnadze, c’est George Soros qui a créé les groupes de jeunes Kmara(Assez) formés de jeunes de 15 à 17 ans. Ces jeunes ont reçu une formation en deux mois par des membres de l’American national Institut. D’après l’ancien ministre géorgien de la Sécurité Igor Giorgadze, Mikhail Saakashvili a reçu sa formation de manipulateur des foules à Belgrade pour préparer sa révolution rose en Géorgie. C’est la fondation National Endowment for Democracy dirigée alors par l’ancienne Secrétaire d’État de Bill Clinton, Madeleine Albright qui s’est chargée de la saisie informatique de listes d’électeurs dont les nombreuses erreurs avaient alimenté les ressentiments populaires sur des fraudes massives. L’astuce consiste à contester systématiquement les chiffres officiels des autorités gouvernementales en leur opposant les sondages de sortie des urnes dans lesquels les scores des partis d’oppositions étaient largement surévalués. En Ukraine, le gouvernement américain a dépensé plus de 65 millions de dollars pour aider l’opposition ukrainienne à accéder au pouvoir. À cette somme s’ajoutent celles en provenance d’instituts privés comme la Fondation Soros et de gouvernements européens. Cet argent a servi à équiper les forces d’opposition avec des moyens techniques modernes, les techniques publicitaires et à former des propagandistes et des scrutateurs. Les sondages électoraux eux aussi qui devaient servir de preuve contre la fraude électorale du camp gouvernemental ont été financés de la sorte. Prenons l’exemple ukrainien pour montrer comment se mettent en place les techniques de contestation. Lors des élections de novembre 2004, quatre candidats étaient en lice : Victor Yanukovytch, alors premier ministre, crédité de 31 à 34 % des voix au premier tour ; Victor Yuschenko, ancien premier ministre et fondateur Notre Ukraine crédité de 29 à 31 % ; Oleksander Moroz, président du parti socialiste unifié crédité de 4 à 6% et Pétro Symonenko, président du parti communiste, crédité de 3 à 5%. Bien avant la proclamation des résultats de l’élection, les Etats-Unis ont commencé à dénoncer une falsification des résultats. Aux Etats-Unis, le dossier ukrainien était entre les mains de Richard Armitage qui soutenait son candidat Yuschenko. Auparavant La NED/CIA avaient dépensé des millions de dollars pour soutenir l’association pro-Yuschenko, Pora(Il est temps). Les cadres de cette association ont été formés spécialement pour mener la contestation sitôt après la proclamation des résultats officiels. Madeleine Albright est venue en personne pour vérifier le dispositif sur place. Après un premier tour de scrutin qui n’avait pas fait de gagnant, un deuxième tour donnait 49,42% au candidat pro-russe Victor Ianoukovitch et 46, 69 des voix au camp pro-occidental. Même avant de connaître les résultats du deuxième tour, Yuchenko et le camp pro-occidental ont crié à la fraude électorale en avançant leurs propres chiffres qui ne sont que des sondages de sortie des urnes et qui leur donneraient une avance de 11% sur le camp adverse. La version des irrégularités et des allégations de fraude était vite relayée par les médias et les observateurs étrangers présents sur place. Il n’en fallait pas plus pour que Yuchenko et ses partisans refusent les résultats officiels et organisent des rassemblements de protestation dans tout le pays. C’est à quoi nous assistons aujourd’hui en Iran après la réélection du président sortant n’est en réalité n’est qu’un remake des révolutions des couleurs en Géorgie et en Ukraine. Les techniques et les modalités de contestation sont exactement les mêmes en Iran, en Géorgie et en Ukraine. Il y a d’abord la contestation des résultats d’une élection en transformant des irrégularités en fraude électorale. Après la contestation des résultats des élections, suit la phase des troubles et manifestations sur la voie publique. Le lieu de rassemblement est un lieu chargé de symboles, place de la Révolution, place de la liberté etc. Les membres de l’opposition arborent des drapeaux à couleur rose en Géorgie, Orange en Ukraine et aujourd’hui verte en Iran. Des slogans sont lancés contre le vainqueur officiel comme le mot dictateur lancé contre Ahmadinejade en Iran. Les forces de l’opposition sont soutenues et relayées par les médias des États capitalistes. Ces différents points de comparaison entre les événements actuels en Iran et ceux de la Géorgie en 2003 et de l’Ukraine en 2004 confirment l’idée que ce sont les Etats-Unis, l’Europe, Israël et les États arabes alliés des Américains qui sont derrière des troubles et des manifestations à Téhéran et dans les autres villes iraniennes. Mais L’Iran n’est ni la Serbie de Milosevic, ni la Géorgie de Chevardnadze ni l’Ukraine de Koutchma et d’Ianoukovitch. Il y a tout lieu de penser que le coup monté par l’Occident, Israël et certains régimes arabes fantoches est voué à l’échec comme jadis la tentative ratée contre le régime de Loukachenko en Biélorussie. Pour avoir su et pu déjouer le complot ourdi par les forces impérialistes, le président biélorusse Loukachenko est devenu le « dernier dictateur d’Europe ». En réussissant à déjouer le même coup monté par l’Occident et Israël contre son gouvernement, Mahmoud Ahmadinejad est déjà entré dans le club très fermé des grands dictateurs de l’histoire à côté de Staline et de tous ceux qui ont osé dire non et désobéi aux injonctions et au diktat des maîtres du monde. FAOUZI ELMIR Mots-clés : Iran, Elections présidentielles, techniques, révolution rose, révolution orange
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