AFFAIRE DE TARNAC, DEVOIR DE HAINE FACE A LA VIOLENCE SOCIALE

Publié le par ELMIR

AFFAIRE DE TARNAC :

DEVOIR DE HAINE FACE À LA VIOLENCE SOCIALE

 

Par Faouzi ELMIR pour mecanopolis

 

Le 11 novembre 2008, dix jeunes gens résidant à Tarnac, petit village de Corrèze, ont été interpellés suite à des actes de sabotage de lignes de chemin de fer ayant causé la rupture de plusieurs caténaires et entraîné le retard de certains TGV sur la ligne Paris-Lille. L’opération baptisée « opération Taïga » a été menée d’une manière musclée et à grands renforts médiatiques, par 150 policiers cagoulés, hélicoptères dans le ciel, fusils d’assaut et portes défoncées. Au même moment, des perquisitions ont eu lieu simultanément à Rouen, Paris, Limoges, et Metz. Pour accréditer la thèse du terrorisme et ses prétendues ramifications internationales, des perquisitions, des saisies et une arrestation ont eu lieu le 27 décembre 2008 chez les membres belges du comité de soutien aux jeunes de Tarnac.

 

Pour la police et la Justice, les jeunes gens arrêtés à Tarnac font partie du « noyau dur d’une cellule qui avait pour objet la lutte armée ». L’accusation prétend avoir découvert les « armes du terrorisme» à Tarnac : l’ouvrage devenu célèbre, l’Insurrection qui vient, un horaire de la SNCF, une échelle et la présence de cinq suspects près des lignes sabotées. Ces indices matériels semblent concourir à la qualification d’actes de terrorisme nécessitant le recours à des procédures spéciales destinées à la « lutte contre le terrorisme ». Aussitôt après l’interpellation des jeunes gens de Tarnac, la ministre de la police et de la répression, Madame Alliot-Marie, a pointé du doigt « l’ultra–gauche » et la « mouvance anarcho-autonome », et « anarcho-libertaire ». Les autorités policières et judiciaires présentent les jeunes gens de Tarnac comme des « activistes politiques » qui « tiennent des discours très radicaux », qui entretiennent « des liens avec des groupes étrangers » et qui « participaient de façon régulière à des manifestations politiques » notamment « aux cortèges contre le fichier Edwige et contre le renforcement des mesures sur l’immigration ». Leur habitat est décrit comme un « lieu de rassemblement, d’endoctrinement, une base arrière pour les actions violentes. (voir l’article de Jean-Claude paye, l’Arnaque sécuritaire de Tarnac » dans http://diablogtime.free.fr  du 18 janvier 2009.   

 

 

D’abord une première remarque concernant la mouvance anacho-autonome. Soyons indulgent et moins regardant sur la précision sémantique du langage des policiers et des politiciens qui utilisent des mots et des concepts à l’emporte-pièce. Le terme ultra gauche est utilisé habituellement pour désigner des groupes situés à la gauche de l’extrême gauche représentée en France par la Lutte ouvrière dirigée aujourd’hui par Nathalie Arthaud qui vient de succéder à Arlette Laguiller et la LCR d’Olivier Besancenot qui vient de fonder le Nouveau parti anticapitaliste(NPA). (sur l’histoire du terme ultra gauche, lire l’article de Claude Guillon, « Généalogie d’une invention, http://diablogtime.free , 7 décembre 2008.). Cette ultra-gauche rassemble tous ceux qui ne refusent le jeu des élections et des institutions existantes. Parmi ces groupes, il y a effectivement les anarchistes et les autonomes. Mais les anarchistes ne sont pas des autonomes bien qu’ils se rejoignent sur certains. Les anarchistes ont une longue histoire qui remonte au XIXe siècle et dont les pères fondateurs s’appelaient Max Stirner, Joseph Proudhon et Michel Bakounine. Quant aux autonomes, ils appartiennent à un mouvement politique apparu en Italie au début des années 1970 portant le nom d’ "Autonomia opereria » "autonomie ouvrière » avec pour but de lutter en faveur de l’autonomie du prolétariat par rapport à l’Etat, au capitalisme, aux syndicats et aux partis politiques traditionnels. Bien que l’anarchisme et le mouvement autonome soient deux courants de pensée distincts, ils partagent cependant des points communs comme le refus des normes politiques existantes, l’État, les partis politiques et l’autonomie dans la façon de penser et de faire. Le mouvement autonome a eu des disciples en France en la personne de Yann Moulier Boutang qui a fondé la revue « Camarades ». La Cause du peuple, journal dirigé par Jean Paul Sartre, exprimait les idées de la Gauche prolétarienne, un courant politique se réclamant du mouvement autonome. À la différence des anarchistes, certains courants du mouvement autonome français, bien qu’hostiles aux partis et aux syndicats, n’étaient pas opposés à l’idée d’un État fort pourvu qu’il défende les acquis de l’autonomie. C’est la question de l’État qui différencie les courants anarchistes et libertaires aussi bien des militants du mouvement autonome que des courants marxistes et des communistes. Cette confusion opérée par les services des renseignements entre anarchistes et autonomes témoigne soit d "une totale ignorance des caractères spécifiques de ces deux courants de pensée soit d’une stratégie policière délibérée visant à accréditer l’idée de l’existence d’un large mouvement de conspiration, la « mouvance anarcho-autonome » intégrant des réseaux terroristes structurés et bien organisés.

 

 

COMMENTAIRE D’ARRÊT

 

Allant à l’encontre d’une décision rendue par le Juge des libertés, ordonnant la mise en liberté de Julien Coupat, la Cour d’Appel de Paris en a décidé autrement donnant suite favorable au référé détention du Parquet. D’ailleurs, le juge qui a ordonné la remise en liberté de Julien Coupat a complètement disparu de la procédure (voir l’entretien de l’avocate de Julien Coupat, Maître Irène Terrel dans http://diablogtime.free.fr. L’ordonnance de maintien en détention de Julien Coupat a été publié par le site http://www.bakchich.info/ du 30 janvier 2009. Je voudrais procéder comme un sage étudiant en droit à ce redoutable exercice qu’est le commentaire d’arrêt. Lire la suite de l'article sur le site http://www.mecanopolis.org article disponible le 14 avril à minuit

Publié dans DROIT ET JUSTICE

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