JEAN LUC MELENCHON ET MARC DOLEZ

Publié le par ELMIR

APPEL A FORMER UN NOUVEAU PARTI DE GAUCHE PAR JEAN-LUC MÉLENCHON ET MARC DOLEZ

 

Messieurs Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essone et Marc Dolez, député du Nord publient sur Internet http://www.casuffitcommeca.fr/   un communiqué dans lequel ils claquent la porte du parti socialiste et ils lancent un appel à la construction d’un nouveau parti de gauche.   Messieurs Mélenchon et Dolez prennent acte de l’inertie d’un parti socialiste qui a avalisé l’Europe du traité de Lisbonne, qui change ses alliances, qui s’abstient face à la droite et qui refuse de « mettre en cause le capitalisme »

 

RAISONS DE LA FONDATION D’UN NOUVEAU PARTI

 

Les raisons qui ont poussé les deux signataires sont à la fois idéologiques et politiques. Raisons idéologiques, les deux signataires reprochent à leurs anciens camarades du parti socialiste de rester aveugles à « la crise du capitalisme (qui) éclate aux yeux ». Le constat qu’ils font du capitalisme est sans appel : il replonge les hommes dans les débâcles et le désastre écologique. Le capitalisme créé des sociétés à deux vitesses, des richesses pour une petite minorité et la misère pour le plus grand nombre. Raisons politiques, le parti socialiste français participe avec la droite dans la mise en œuvre de sa politique intérieure et européenne en votant pour le traité de Lisbonne et en signant le Manifeste commun des partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays.

 

OBJECTIFS DU NOUVEAU PARTI DE GAUCHE

 

Les objectifs des signataires consistent à :

-         tourner la page du capitalisme et à transformer le système et le contenu de la production ;

-         répartir les richesses pour que le « plus grand nombre vive dignement » ;

-         refonder la République et faire « vivre une laïcité intransigeante » ;

-         construire une Europe démocratique et sociale ;

-         affirmer la solidarité des peuples au lieu de leur concurrence ;

-         reconstruire une vraie gauche s’affirmant sans complexe face à la droite et au capitalisme.

 

PROGRAMME

 

Pour réaliser ces objectifs, les signataires appellent au refus des conformismes, des opportunismes, des sectarismes et la résignation. Ils proposent un programme de gouvernement et un projet de rassemblement majoritaire du peuple. Le projet proposé n’a rien d’irréaliste ou d’utopique puisqu’un projet similaire a vu le jour en Allemagne avec Die Linke et son leader Oscar Lafontaine.

 

COMMENTAIRES

 

En analysant le contenu du programme proposé par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, il n’y a rien à dire concernant le constat dressé du capitalisme et sa débâcle actuelle. Comme tout programme politique, l’appel lancé par les initiateurs reste entaché de généralités et de principes généraux. Disons que les signataires ont assuré le minimum syndical. Mais la question de la rupture avec le capitalisme appelle quelques commentaires. Il est à craindre que le discours de rupture avec le capitaliste de Jean Luc Mélenchon et de Marc Dolez ne soit une répétition générale de ce que l’on a déjà entendu par le passé dans la bouche d’un personnage nommé Mitterrand qui voulait lui aussi rompre avec le capitalisme. Une fois au pouvoir, son socialisme a duré même pas vingt quatre heures, du 10 mai au soir au matin du 11 matin le temps que les zélotes du moment (dont je faisais partie) de la place de la Bastille perdent leur degré d’alcoolémie. Evidemment, on ne peut pas comparer le discours anticapitaliste de Jean-Luc Mélenchon et de Marc Dolez à celui de Mitterrand, car le contraste est saisissant entre les intentions sincères des premiers, le cynisme et l’opportunisme du second. Néanmoins, pour s’en tenir à la stricte rigueur théorique en la matière, rompre avec le capitalisme signifie tout simplement modifier les rapports de production capitalistes qui légalisent l’extorsion de la plus-value par le capitaliste. Sans être maximaliste ou un gauchiste invétéré, nous posons la question suivante aux initiateurs de l’appel : comment changer la répartition ds richesses sans extriper au préalable la racine qui est responsable de cette répartition inégalitaire des richesses, c’est-à-dire la propriété privée des moyens de production ?  Nous anticipons un peu sur la réponse des initiateurs de l’appel en disant que les nationalisations n’abolissent pas la propriété privée des moyens de production qui restent entre les mains des capitalistes. Les nationalisations sont là tout simplement pour aider le capital à restaurer son taux de profit en prenant en charge certains charges qui grèvent dangereusement le processus de l’accumulation. Pour rompre avec le capitalisme, il faudra une ou des forces sociales (par exemple le parti bolchevique) induites par les luttes de classes et la dynamique révolutionnaire sur le terrain comme lors de la Révolution russe entre février et octobre 1917, qui soient capables et qui aient la volonté de décréter solennellement l’abolition de la propriété privée des moyens de production. C’est la dynamique révolutionnaire sur le terrain qui décide de l’abolition de la propriété privée et donc des rapports sociaux capitalistes et non pas un parti politique légaliste qui opère dans le cadre de la démocratie bourgeoise.

 

L’initiative de Jean-Luc Mélenchon et de Marc Dolez témoigne d’un changement de l’ambiance idéologique dû à la débâcle économique du capitalisme et à la faillite de son idéologie d’accompagnement l’archo-libéralisme. Surtout quand ce discours « anticapitaliste » émane des deux élus de la République bourgeoise, l’un membre de l’Assemblée nationale et l’autre membre du Sénat. Malgré ces remarques, l’auteur de ces lignes reste néanmoins très admiratif de cet homme politique atypique qu’est Jean-Luc Mélenchon qui a une part importante dans la victoire du Non en France le 29 mai 2005 lors du référendum sur la ratification du projet de traité constitutionnel européen. Sans oublier bien entendu son courage(aventure ?) politique et son initiative actuelle de claquer la porte d’un parti devenu à l’instar des partis de droite, une simple officine et la caisse de résonnasse du grand capital européen et mondial.

 

FAOUZI ELMIR

 

Mots clés : Jean-Luc Mélenchon, Marc Dolez, parti politique.

 

 

Publié dans POLITIQUE FRANCE

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